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L’Artiste-Peintre Gary Harmer accueille K1FO dans son Atelier (Interview exclusive)

L’Artiste-Peintre Gary Harmer accueille K1FO dans son Atelier (Interview exclusive)

En ce début d’entretien, ma rencontre avec l’artiste-peintre, dessinateur et caricaturiste Gary Harmer s’attache à son style. Nous évoquons au passage le portrait qu’il a consacré à mes parents, M. et Mme Gnadou Dano Zady* : « La première chose que je vois en pensant à votre père : je suis sûr qu’il est strict. » Exigeant ne serait pas un qualificatif usurpé. C’est une qualité qui doit être partagée par notre hôte, particulièrement à l’égard de lui-même et de l’art en général, comme il vous en sera donné l’occasion de vous en convaincre au cours de l’échange, que nous avons eu l’honneur de partager avec lui.

K1FO (en évoquant l’aspect sévère de M.Gnadou) : Vous avez bien croqué cela, on voit bien l’expression.

Gary Harmer acquiesce.

C’est comme le tableau ici (ci-après), les expressions, la posture expriment le caractère, y compris dans le regard.

Portrait par Gary Harmer

Oui, c’est ça le but. Les gens me disent souvent, et je prends ça comme un compliment, que je capte bien l’âme de la personne que je dessine. Je trouve cela un peu flatteur, mais on me dit cela assez souvent. Même au niveau des animaux, c’est l’œil qui est le plus important. C’est dans le regard que l’on peut ressentir le chagrin ou d’autres émotions. (Une dame m’a un jour demander de faire peindre son chien car elle trouvait qu’il avait un air triste, mais lorsque j’ai vu la dame je ne pouvais pas comprendre pourquoi le chien, en la côtoyant, pouvait avoir à un tel air triste ! (Il poursuit) je n’ai pas vraiment de style…

J’ai été élevé par un « artiste », il était peintre, il m’a montré des techniques dont je me sers encore aujourd’hui. Il peignait beaucoup de chevaux, beaucoup de portrait de chien, de petits paysages qu’il peignait dans d’anciens cadres. Je suis repassé chez lui quand j’avais vingt-six ans, et j’ai alors revu ces tableaux dans le fond de son atelier, et franchement … ce n’était pas terrible ! (rires).

Mais il m’a beaucoup appris, il m’a beaucoup appris lorsque j’étais jeune. Je n’ai pas vraiment de style. Je suis plutôt un dessinateur je pense.

Gary Harmer

J’ai un style très anglais, je l’avoue, je travaille à la manière anglaise. J’aime bien faire ce que l’on appelle en anglais, non pas des bandes dessinées, mais des cartoons, c’est-à-dire de petits croquis humoristiques. Ça j’adore ! J’en fait tous les jours, je peux faire un croquis décrivant un temps agréable, ou centré sur un médecin. En ce moment, je fais des petits livres, je suis arrivé à dix croquis, sur les animaux, (il cite) : les chevaux, les chiens, les chats, etc, cela me plaît beaucoup.

C’est comme pour quelqu’un qui adore faire les mots croisés, c’est pour moi un défi. J’ai par exemple pour objectif d’atteindre à chaque série le nombre de dix croquis, il peut m’arriver d’en faire trois ou quatre, je me dis alors que ce n’est pas la peine de poursuivre, et puis tout à coup de nouvelles idées me viennent et je me dis pourquoi pas.

Gary Harmer

C’est comme cela que dernièrement j’ai réussi à finir une série de dix croquis. C’est satisfaisant. En ce moment, je fais une série centrée sur des poules, j’en suis à quatre, mais je n’arrive pas à les traduire en français, car dans ma tête, la blague était en anglais, mais je n’arrive pas à le traduire.

La blague ne se traduit pas en français ?

Gary Harmer fait alors référence à des anglicismes ou des tournures qui perdent leur sens humoristiques à la traduction ou lorsque les clés de la blague ne sont pas connus de tous. Il illustre son propos :

J’ai fait un livre sur les éléphants, la maman éléphant parle à son fils et lui dit : « savais-tu que ton grand-père faisait partie de l’orchestre ? » L’enfant demande « Qu’y faisait-il ? Il chantait ? Il sifflait ? De quel instrument jouait-il? » La mère répond :  » Non, il était dans le piano. »

En fait, les clefs de piano était faites avec de l’ivoire, autrefois, et de nombreuses personnes ne le savaient pas ! Ils ne savaient pas que les clefs de piano étaient faites avec de l’ivoire ! Aujourd’hui c’est interdit mais auparavant, c’était légal …

Je ne le savais pas …

Vous ne le saviez pas ?!

Non.

Est-ce que c’est raisonnable ?! Je veux voir votre père ! (rires)

(En évoquant le cartoon sur la famille de pachydermes) c’est vraiment humoristique, c’est de l’humour noir.

Oui, mais j’étais choqué que les gens ne le sachent pas, (il m’interpelle), je suis très déçu (rires), Mais ce n’est pas facile (de concevoir une blague, même traduite à partir de l’anglais pour un public non anglophone, ou dans mon cas, non averti).

Je peins beaucoup d’aquarelles. Lorsque je dessine à l’encre, j’utilise un porte-plume, à l’encre, parce ce que c’est différent; c’est à la main, on accroche le papier, c’est vraiment quelque chose.

Il n’y a pas longtemps je revenais d’Angleterre, et vous avez un artiste qui fait des dessins pour l’écrivain Roald Dahl. Il confie avoir toujours fait ses dessins avec un porte-plume, il a ainsi pu ressentir tous les dessins qu’il a fait, parce que pour le bruit est vraiment unique, spécial.

C’est dû au grattage ?

C’est quelque chose, c’est dû à l’accroche; je ne sais pas, c’est comme en voiture, que les roues s’accrochent à la route, et que vous vous sentez plus en sécurité. Et en plus, on ne peut pas faire d’erreur, ou rayer avec l’encre, donc cela force à se concentrer, et du coup récemment depuis que j’utilise cette technique, la qualité de mes dessins est plus fluide, (…), je vais tous les jours dessiner.

Vous effectuez des gravures également?

Je fais des toiles sèches. J’aimerai bien faire des gravures. Le problème c’est que j’ai toujours quelque chose à faire. Par exemple j’ai travaillé de l’argile l’autre jour, pour de la sculpture. Pour obtenir ce qui est l’équivalent anglais du Baccalauréat (A-Level), j’ai fait de la sculpture pour ça (…) La gravure j’aime bien l’idée, mais ça prend beaucoup de temps … et je n’ai pas beaucoup de patience. Pas beaucoup de patience.

J’aime bien faire quelque chose vite fait, mais je n’ai pas beaucoup de patience pour passer des heures et des heures … (Il compare avec ses œuvres). Mes peintures de chevaux me prennent du temps, mais ça c’est différent, on voit l’évolution, mais avec la gravure on ne voit pas vraiment l’évolution, parce que c’est comme un dessin c’est plat.

Gary Harmer

Alors qu’avec les tableaux vous créez le relief au fur et à mesure.

C’est ça, c’est exactement ça. Vous n’aviez pas pour le piano mais (vous avez) pour le relief, c’est bien (rires). Je fais des portraits sur le vif. (…) pour le Téléthon et d’autres événements comme ça.

Gary Harmer

Avec des hommes c’est bien parce que l’on peut moquer (par exemple) : « Quand je vois vos oreilles, je crois que je vais mettre la page dans ce sens là.  » (à l’horizontale)

Les gens sont surpris (mais acceptent). Avec des femmes, on-ne-peut-pas ! Faire le portrait d’une femme, c’est dangereux. Je préfère faire des hommes d’un certain âge, ou des hommes tout simplement. Pour le Téléthon je crois j’ai fait vingt mille euros pour un portrait et j’ai dit quelque chose comme « normalement c’est vingt mille euro mais avec le menton que vous avez, c’est vingt-cinq !

(Rires) Ça met à l’aise aussi, vous faites des portraits de groupe, des scènes de vie ou vous démontrer votre fibre humoristique.

Oui j’adore, ça a commencé il y’a longtemps. J’étais à Londres, j’ai vu un car arrêté au bord de la route, avec un groupe d’hommes en train d’uriner dehors. (j’ai dit à ma femme « ce n’est pas possible ! Je dois dessiner ça ! » alors j’en ai fait cinq dessins j’en ai imprimé soixante exemplaires, cent au plus. Ils se sont tous vendus tout de suite.

C’est dans toutes les toilettes (des acquéreurs). ll n’y a pas longtemps je faisais le tableau d’un mariage; c’était très dysfonctionnel, avec tout ce qui ne va pas dans l’évènement du mariage : les enfants qui s’ennuient, un homme avec sa braguette ouverte, l’autre avec un doigt dans le nez … On voit que c’était un mariage forcé, le tableau s’est fait acheter tout de suite.

Gary Harmer

Et depuis j’ai fait quatre tableaux de mariages, dont un à Dubaï; le marié voulait un beau tableau de mariage, mais en caricature. Mais le monsieur était déjà une caricature ! Il n’y avait pas besoin d’imaginer. Il était très grand, avec une petite moustache, de grandes lunettes. C’était déjà une caricature !

J’ai peint des scènes dans un restaurant, j’allais en Angleterre voir mon père, et j’observais, par exemple avec tel monsieur qui avait les doigt tout petits etc.

(Il me montre un tableau de groupe, convivial et contemplatif, dans un bar à ciel ouvert), ça c’était l’année dernière à la Route de la Bière, j’étais en face de la buvette. C’était ça.

C’était comme une scène de bar.

Oui un peu. J’aime bien faire des scènes comme ça. J’aime bien regarder les gens, ça me plaît beaucoup. J’ai fait (un tableau de) la Coupe du Monde (de football). Là c’est une amie que je suis allez voir en Angleterre, Jan (…) J’avais un chat, le chien sur le tableau est le mâle du chien que j’avais adopté, J’aime bien dessiné Jan, car elle a beaucoup de caractère, ça se voit comme ça.

Gary Harmer

Oui, on le voit dans le tableau .

(Il acquiesce) Elle a été agente de théâtre. Et lorsqu’elle rentre dans un restaurant, ou quand je passe la voir parfois, elle a appelle tout le monde darling, parce qu’elle est dans le théâtre. Et darling, parfois il y’a des gens qui disent ça, mais ce n’est pas vraiment sincère, avec elle c’est naturel.

Je fais pas mal de tableaux pour la mairie, un peu moins récemment avec le Covid, j’ai fait des tableaux du château.

Vous avez des scènes de la vie rurale, avec des animaux de la ferme.

Oui. En réalité, je crois que je n’ai pas beaucoup d’imagination. Je peux faire des cartoons, je peux faire des dessins d’animaux et autres dans les cartoons. Mais je ne sais pas comment peindre comme autrefois, d’imaginer une scène, la composer à partir de rien.

C’est plus comme une photographie ?

Je dois être là pour le voir. J’ai pas le génie qu’avait les grands peintres. Je dois être là pour le voir. Je n’ai pas le génie des grands.

C’est l’impression (du sujet de la peinture) que vous avez besoin d’avoir ? Ce que cela vous fait ressentir ?

Exactement. J’ai déjà beaucoup d’animaux. Je crois ne pas être trop mauvais en ce qui concerne comment ça fonctionne un être. Au niveau des articulations. Le squelette d’un cheval etc. Mais ce n’est pas ça (la difficulté), c’est créer une scène, avec la ferme, les animaux, composer un beau tableau.

Des morceaux individuels, oui. Je fais quelque chose qui est remarquable, je le mettrais là (haut dans son estime).

Gary Harmer

Pourtant ce tableau (ci-dessus) est magnifique, celui avec le cheval.

Le fonds c’est imaginé. Mais encore, je réserve « magnifique » pour Michel-Ange. Parce que si on utilise magnifique pour Gary Harmer, qu’est-ce qu’on utilise pour Michel-Ange ! Si c’est bien, je suis content. Mais parfois les gens me disent c’est vraiment super etc ! Ça me plaît aussi mais je sais où je suis placé. Et ce n’est pas très très haut.

Je regarde beaucoup de documentaires, et souvent ceux liés à l’Histoire. Parfois on voit des gravures par des artistes, on voit des illustrations pour des documentaires, et c’est sublime ! Je ne peux pas compter le nombre de fois où je me dis « mais regarde ça, regarde ! ».

Et ça été fait au XVIIe siècle par exemple, et les œuvres sont merveilleuses ! L’artiste est mort, on ne connait même pas son nom. Et il faut que je vois ce que je suis capable de faire, (en comparaison) que ce soit au moins au point.

C’est peut-être bien aujourd’hui, parce que les gens sont moins patients, plus pressés. On ne va pas passer des heures et des heures sur une même œuvre d’art. On ne fait plus le dessin pareil qu’à l’époque. Il faut savoir où vous êtes. Moi je sais où je suis. Et c’est franchement pas très haut.

On voit que vous êtes dans le classique. Il y’a une certaine fidélité au réel, comparé à l’abstraction et les bouleversements esthétiques dans l’art depuis la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

J’ai vu des tableaux abstraits, qui sont très beaux. Mais assez souvent, j’ai l’impression que les gens ont envie de créer, mais qu’ils n’ont pas la base.

Je crois que c’est comme le jazz improvisé, je ne suis pas un connaisseur du jazz, mais je crois qu’il faut être musicien classique ou avoir des bases , avant de faire du jazz improvisé. C’est comme pour la cuisine, il faut avoir les bases pour ensuite créer librement. Et après ça, vous pouvez faire comme vous voulez.

Gary Harmer

Pour manger aussi, il faut savoir utiliser le couteau et la fourchette, et après ça, vous faites comme vous voulez. Il faut avoir une base. Parfois, ce qui m’interpelle avec l’art aujourd’hui, la première chose que je regarde c’est la technique. Est-ce que la technique est bien. C’est ça que je regarde, avant le tableau en lui-même. C’est si il y’a la technique ou pas.

Il ne fais pas que l’abstrait soit un prétexte pour camoufler…

Je fais très attention à ce que je dis. Vous avez Mondrian, qui peignait des paysages très classiques. Et petit à petit, son style a évolué, s’est développé, pour devenir des blocs de couleur, c’est devenu complètement abstrait. Et ça c’est quelque chose qui explorait des choses, mais il a commencé avec des bases, avec des très beaux tableaux classiques. Il n’a pas commencé juste avec des blocs de couleurs. Il avait une base puis il l’a affiné.

C’est comme Van Gogh. Quand on voit la qualité de ses premiers dessins ! C’est comme le tableau de sa chambre, il était capable de retranscrire tout en ayant le talent d’exprimer sa créativité, son ressenti artistique.

Picasso par exemple, on peut se dire « Je n’aime pas Picasso, oh la la c’est n’importe quoi; deux yeux à côté du nez etc. » Regarde les dessins, les petites aquarelles par Picasso, ils ont une qualité technique et artistique incroyable. Et certains disent que Picasso c’est n’importe quoi, c’est ridicule.

C’est comme pour la poésie. Les artistes ont les bases et ensuite façonnent leur propre style. Et c’est les bases qui permettent le sens de leur art. Ce n’est pas un hasard ou un jeu d’enfant.

Je n’ai pas fait les beaux-arts, parce que ce n’était pas possible. J’ai fait une candidature de travail, j’avais quatorze-quinze ans. Et celui qui m’a recruté portait les blasons, il était du Royal College of Arms (spécialisé dans les héraldiques et les blasons). Il n’y a que quatre artistes qui faisaient ça, à cette époque. Mon professeur d’art connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un. Alors j’arrive à l’examen, mon seul outil était une feuille de papier, et il fallait que j’en fasse deux blasons… Une autre épreuve consistait à faire une peinture, plus précisément une aquarelle, au pinceau. Et j’ai été accepté mais il fallait que je fasse les beaux-arts, alors que le verdict du jury avait été que la peinture était bien mais que le dessin n’était pas terrible. Donc ça n’a pas été possible pour moi, par rapport à la situation à l’époque.

En revanche, je ne regrette pas de ne pas avoir fait les beaux-arts (…) et de ne pas avoir appris des techniques, que j’essaie d’apprendre moi-même pendant cinquante ans. (…) Et c’est ironique parce que cinquante , cinquante cinq ans plus tard, je suis en train de faire de la calligraphie, je fais des petits blasons parfois.

Au niveau de certains de vos dessins, on remarque une certaine dynamique, presque cinématographique. Tout à l’heure vous aviez dit que vous étiez un photographe sur le vif. Avec le mouvement, on se rapproche du cinéma, et des captures de scènes.

J’essaie de faire que ça bouge, de retranscrire le mouvement. J’adore les chevaux.

Gary Harmer

En les dessinant, j’ai tendance parfois à faire la tête trop petite, où les jambes trop minces etc.

Quand on voit les grand peintres de chevaux, Géricault par exemple, ou d’autres, la rectitude anatomique n’est pas toujours respecté. Avec certains, les jambes seront trop longues, avec Théodore Géricault, le cheval ressemble parfois plus à un taureau qu’à un cheval.

Mais on ne critique pas, c’est beau. Gary Harmer, c’est toujours « je ne sais pas, tu vois, je ne sais pas, mais j’ai l’impression que c’est … (toujours à retoucher). C’est toujours comme ça. Géricault : Wow ! Les chevaux sont remarquables, c’est incroyable !

Avec moi, c’est : ‘je ne sais pas, juste un peu … « J’ai un ami, à chaque fois qu’il vient, il dit  » je ne sais pas, il faut que tu toc-toc(bruits de retouche), toujours le fameux toc toc, comme ça.

La fameuse retouche.

L’autre fois j’ai exprimé des réserves par rapport quelque chose qui étais exposé l’autre jour, et je vois cela dans une vitrine, et je dis : « mais ce n’est pas beau ça ». Les pattes sont trop courtes etc. Ça me gène. » Mon ami en question répondit « Oui, mais c’est de l’art ! »

Gary Harmer

Si quelqu’un s’appelle lui-même artiste, s’il était plombier, électricien, couvreur, si tu as une fuite dans la toiture de la maison ou de la cabane, le robinet qui fuit, et qu’à chaque fois que le technicien se rend sur les lieux, et repart en ayant oublier de faire tout son travail ou de le faire correctement, on ne le permettrait pas.

Pourquoi dans l’art, tout est protégé par le fait de dire « c’est un artiste, c’est artistique » ? Malgré que le proclamé artiste fasse n’importe quoi ! Si tu es un artiste et que tu fais quelque chose, fais-le avec qualité. Sinon tu n’es pas un artiste, tu es peintre.Tu peux dire que tu es peintre si tu veux. Mais pour moi artiste c’est un métier.

Et parfois je vois des choses passer. Si tu es artiste, il faut faire des œuvres de qualité.

C’est une vocation. C’est aussi une exigence ?

Oui. Mon épouse et moi étions dans un restaurant, on me demande « qu’est-ce que vous faites dans la vie? ». Et j’ai répondu « Je travaille dans le secteur du papier » . Et ma femme me demanda « Pourquoi ne dis-tu pas que tu es artiste ? » Qui n’est pas artiste ? C’est pas quelque chose que je mets en avant.

Gary Harmer

Il y’a des preuves tout de même !

(Acquiesce non sans réserve). J’aime bien faire les dessins ou aquarelles comme celui-là (il montre des tableaux miniatures représentants notamment des animaux), que j’ai fait sur du papier d’emballage.

Il y’a un grand sens du détail, comme si c’était dans l’infiniment petit.

Oui, j’aime bien le détail. Mais j’admire beaucoup de peintres qui sont capables de faire une œuvre sans trop de détails.

Vous avez dit que vous ne faisiez pas habituellement de grandes scènes composées, imaginées, créées de toutes pièces. Là, avec vos petits tableaux, c’est comme des détails de ses grandes scènes ; comme lorsque l’on regarde un tableau et que le guide ou le professeur nous dit « regardez bien en détail là-bas, dans cette partie du tableau », que l’on s’approche, ou que l’on zoome sur les écrans, et que l’on est saisi par un détail.

Certains de vos tableaux miniatures ressemblent à des détails de scènes de groupe plus larges.

(Il acquiesce et poursuit) Je fais des portraits. Je ne fais pas beaucoup d’Africains. Une dame m’a demandé son portrait l’autre jour. Mais c’est fascinant, les couleurs, dans votre peau, il y’a beaucoup de bleu, et d’autres couleurs. C’est beaucoup plus fascinant de peindre un Africain, beaucoup plus de couleurs que dans ce qu’on appelle un Blanc, même si personne n’est vraiment blanc.

C’est fascinant de le faire. J’ai un ami qui est acteur en Angleterre, j’ai fait son portait il y’a longtemps. C’est vrai que c’était plus riche au niveau des couleurs.

Votre ami Jan travaillait également dans le cinéma ?

Oui, mais Jan était plus agente de théâtre.

C’est un métier où il faut beaucoup de caractère ?

Oui beaucoup !

Que pouvez-vous nous dire de votre rencontre avec le grand artiste Henri Chopin ?

Oui, cela s’est passé parce que j’étais dans un manoir dans le Sud de l’Angleterre. Je sortais à l’époque avec une fille, Jessica, et j’ai fini par vivre avec elle. Ses parents étaient extraordinaires. Son père était professeur d’économie. Ils avaient mis une partie de leur demeure en location, mais à moins de mille huit cent livres sterling. Dans leur maison il y’avait un grenier, où vivaient Henry Chopin et sa femme. Et c’était extraordinaire.

Gary Harmer

Tous les jours, j’entendais de forts bruits de martèlement, répétitifs. C’était bizarre pour moi de me trouver dans cette situation. Parce que je venais pour réparer la moto de mon amie. Et quand je suis arrivé dans ce grand manoir. (…) Le monsieur qui était là longtemps avant Henri Chopin était exceptionnel lui aussi. Il enterrait des pianos, pour faire pousser des bébés pianos. Tu as compris ? Il cassait des pianos avec le marteau pour enregistrer le bruit que ça fait de casser des pianos.

J’ai appris des tas de choses. Et les parents de Jessica, lorsque j’ai dit que je voulais être artiste m’ont dit : « Mais faites-le ! Arrêtez de parler, faites-le ! »

Mais je n’avais jamais fait de peintures d’artiste jusque là !

C’était une bonne époque.

(…) Des années plus tard, Jessica était venue en France me rendre visite, parce que je vivais en France depuis plusieurs années, mais elle était restée à Londres. Et ses parents sont passés ici en France passés vivre chez moi.

Et à la mère de Jessica, Patricia, je lui ai dit que ce n’est pas sûr que je serai aujourd’hui artiste si je n’étais pas passé chez eux. J’y ai appris tellement de choses !

Gnadou Athytheaud, K1FO

Gary Harmer

G. Harmer Atelier Gary Harmer

25 rue Aristide Briand, 44110 Châteaubriant

44110 Châteaubriant
Tél : 06 08 86 95 36

https://www.gary-harmer.fr/

Portrait par Gary Harmer

En savoir plus sur Gary Harmer :

https://hgoah.tv/video/gary-harmer-presentation-de-lartiste-peintre/

https://h-play.tv/video/16776/gary-harmer-presentation-de-lartiste-peintre/

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Director GEVOS, Chief Editor K1FO News

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