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Washington défie le Kremlin avec une TV russe

RFE/RL
Washington défie le Kremlin avec une TV russe

Trois décennies après avoir contribué à la chute du communisme en Europe de l’Est, la Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) financée par Washington défie à nouveau Moscou. Cette fois-ci, elle le fait avec une chaîne télévisée russophone.

Baptisée «Heure actuelle» («Nastoïachtchee Vremia» en russe) cette chaîne, ciblant 270 millions de téléspectateurs dans l’ex-espace soviétique 24 heures sur 24, aspire à contre-balancer les médias pro-Kremlin.

Son lancement ce mois-ci survient alors que les relations entre la Russie et l’Occident sont au plus bas, marquées par l’annexion par la Russie de la Crimée et la campagne militaire russe en Syrie.

L’Occident soupçonne par ailleurs le Kremlin de vouloir propager, notamment via Internet, de fausses nouvelles afin de stimuler la popularité de politiciens pro-russes et de déstabiliser les pays de l’OTAN et de l’Union européenne.

Moscou a vivement réagi à l’arrivée du nouveau média financé par les Etats-Unis. «Il s’agit d’un blanchiment d’argent sous prétexte de combat contre la propagande russe», a affirmé un présentateur-vedette pro-Kremlin, Dmitri Kisseliov, sans fournir de preuves de ses allégations.

Voix de l’Amérique

RFE/RL, qui émet les programmes vers 23 pays en 26 langues, a lancé la chaîne en collaboration avec la «Voix de l’Amérique», service radio-télévision du gouvernement américain ciblant plus de 236 millions personnes par semaine, en 45 langues.

Lors de la guerre froide, ces stations ont livré une bataille idéologique en faveur de l’Occident et voyaient souvent leur signal brouillé par les régimes communistes. Avides d’informations objectives, les gens derrière le rideau de fer parvenaient toutefois à écouter en catimini ces émissions qui les encourageaient à s’opposer au totalitarisme. Selon l’éditeur exécutif d’«Heure actuelle» Kenan Aliev, l’objectif de la chaîne, similaire, vise le régime du président russe Vladimir Poutine.

«Notre ambition, c’est de gagner le public dans cette région importante, systématiquement bombardée par une énorme quantité de désinformations, de mensonges et de propagande», a-t-il souligné. «Nous ressentons le besoin d’informations objectives et essayerons de fournir ce genre de service à nos téléspectateurs», a ajouté M. Aliev.

Pauvreté et corruption

«Heure actuelle» offre par satellite, par câble et par Internet ses programmes à partir de Prague, où RFE/RL est basée depuis son transfert de Munich en 1995. La grille inclut des informations, des documentaires, une émission sur la cuisine. La pauvreté, la corruption et les soins de santé occupent une place importante.

Certains programmes sont consacrés aux pays baltes, à la Moldavie et à l’Ukraine, ex-républiques soviétiques où vivent d’importantes minorités russes. «La chose la plus importante, c’est que nous pouvons nous adresser via des réseaux sociaux et le numérique à un public difficilement accessible comme celui en Russie», a déclaré à l’AFP la directrice d’«Heure actuelle», Daisy Sindelar.

Le congrès américain a approuvé le financement de RFE/RL pour des «décennies», assure le président de la station, Thomas Kent. Le budget opérationnel approuvé d’«Heure actuelle» se chiffre à 10 millions de dollars (10 millions de francs). «Nous espérons que la singularité de ce que nous faisons aidera à préserver notre financement», ajoute M. Kent.

BBC en russe

Parmi les concurrents, figure le service russe de la BBC, doté d’un nouveau bureau à Riga, en Lettonie, où les Russes d’origine représentent un quart des deux millions d’habitants de ce pays balte.

En avril, la Lettonie avait interdit pour six mois les émissions de la chaîne russophone Rossia RTR TV, l’accusant d’avoir incité à la haine et d’avoir diffusé des déclarations anti-ukrainiennes.

Pour sa population d’origine russe et contrer les médias pro-russes, la chaîne lettone LTV a créé sa propre station de radio-télévision et un site d’informations en russe. Riga est aussi devenu un centre pour des médias russes indépendants ayant des difficultés à travailler en Russie, dont le site Meduza géré par d’ex-journalistes du site d’informations Lenta.ru.

En Estonie voisine, la radio-télévision ERR a lancé trois médias russophones. Ses habitants d’origine russe représentent un quart de la population de ce pays de 1,3 million de citoyens.

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