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Décès de Lou Reed, figure du rock, à l’âge de 71 ans

Lou Reed, fondateur du Velvet Underground et figure du rock, est mort à l'âge de 71 ans, rapporte dimanche le magazine Rolling Stone. /Photo prise le 30 avril 2010/REUTERS/Enrique Calvo
Décès de Lou Reed, figure du rock, à l’âge de 71 ans

NEW YORK (Reuters) – Lou Reed, fondateur du Velvet Underground et figure du rock, est mort à l’âge de 71 ans, annonce dimanche le magazine Rolling Stone.

Né en 1942 à Brooklyn, le chanteur, guitariste et auteur-compositeur avait enregistré avec son groupe ou en solo certains titres parmi les plus marquants de la légende du rock, comme « Heroin » ou « Walk on the Wild Side ».

Avec Andy Warhol dans le New York des années 1960, Lou Reed avait fusionné au sein du Velvet Underground musique et art contemporain et eu une influence considérable sur la musique.

Gros buveur, consommateur de drogues, il avait subi en mai dernier une transplantation du foie à la Mayo Clinic de Cleveland après avoir annulé cinq concerts prévus le mois précédent en Californie.

« Je suis un triomphe de la médecine moderne », disait-il dans un message posté le 1er juin dernier sur son site internet. « Je suis plus grand et plus fort que jamais », ajoutait-il en rendant hommage à son maître de chen tajii, un art martial asiatique.

Il se disait alors impatient de remonter sur scène et d’écrire de nouvelles chansons pour « entrer en connexion avec vos coeurs, vos âmes et l’univers ».

Le magazine Rolling Stone ne donne pas de détail sur la mort du chanteur et compositeur new-yorkais mais rappelle cette transplantation du foie.

Pas de message non plus sur la page Facebook officielle du chanteur, sinon une photographie postée dimanche. On y voit une porte fermée sur laquelle est collée une affiche de Lou Reed, lunettes noires et bras croisés, avec comme seule légende « The Door » (la porte).

Cité par le New York Times, son agent littéraire, Andrew Wylie, dit pour sa part qu’il pense que son décès, à Long Island, est lié à l’opération qu’il avait subie en mai.

« Le monde a perdu un auteur-compositeur et un poète précieux, j’ai perdu mon ‘pote de cour d’école' », a réagi John Cale, qui avait co-fondé le Velvet Underground et dont les relations avec Reed ont connu des hauts et des bas.

Les deux musiciens avaient su mettre leurs divergences de côté pour enregistrer en 1990 un album hommage à Andy Warhol, « Songs for Drella », qui avait permis la reconstitution du Velvet pour une série de concerts au début des années 1990.

CHRONIQUES DU SEXE ET DE LA DROGUE

A la croisée entre la musique et l’art contemporain, Lou Reed et Andy Warhol avaient fait se rejoindre ces deux mondes et, défricheurs d’un terrain artistique inexploré, ouvert la voie à une myriade de chanteurs.

Avec John Cale à la basse et à l’alto jusqu’en 1968, Sterling Morrison à la guitare et Maureen Tucker à la batterie – à une époque où il était rare de voir une femme dans un groupe de rock -, le Velvet Underground (1965-1970), sans jamais connaître un véritable succès commercial, allait révolutionner le rock, mêlant la violence des guitares aux mélodies que Lou Reed chantait de sa voix sépulcrale, parfois accompagné par le mannequin allemand Nico.

« Le premier album du Velvet Underground ne s’est vendu qu’à 10.000 exemplaires, mais tous ceux qui l’ont acheté ont créé un groupe », selon la phrase souvent attribuée au producteur Brian Eno.

Lou Reed choque par les textes de ses chansons, chroniques du sexe et de la drogue. Dans « Heroin », il proclame: « C’est ma femme et c’est ma vie ».

Dans « Walk on the Wild Side », son seul titre à avoir figuré dans le Top 10 des meilleures ventes aux Etats-Unis, il évoque les transsexuels. « Sister Ray » – une chanson de neuf minutes tout en distorsions de guitare – mêle histoire de marins, meurtre, injections de drogues en intraveineuse et fellation.

Lui se défend pourtant de vouloir jouer les provocateurs.

« Je n’ai jamais pensé que des gens seraient outrés par ce que je faisais », disait-il dans une interview publiée en 1989 par le magazine Rolling Stone. « Vous pouvez aller dans n’importe quelle librairie de quartier et vous en trouverez autant. »

L’un de ses plus grands titres, enregistré d’abord par le Velvet Underground puis repris à part entière dans sa carrière solo, sobrement intitulé « Rock and Roll », s’apparente à une semi-autobiographie, celle d’un jeune homme sauvé par la musique qu’il écoutait à la radio.

Ses postures avant-gardistes, avec collier de chien autour du cou et regard outrageusement maquillé, ouvrent une brèche dans laquelle de nombreux artistes vont s’engouffrer, à commencer par David Bowie et son look androgyne.

A l’image d’un Bob Dylan ou d’un Neil Young, Lou Reed devient une figure tutélaire du rock.

Après la dislocation du Velvet Underground, il s’installe en Europe. Produit par Bowie, l’album « Transformer » (1972), où l’on retrouve « Walk On the Wild Side », « Satellite of Love » et « Perfect Day », le consacre parmi les plus grands du rock.

L’année suivante, il signe « Berlin », un opéra rock enregistré en studio qu’il ré-interprétera trois décennies plus tard, en 2006, lors d’un concert filmé par le réalisateur Julian Schnabel.

Marié trois fois – la dernière avec Laurie Anderson en 2008 -, Lou Reed s’était consacré ces dernières années à la photographie, exposant son travail dans des galeries.

Avec Cynthia Johnston; Henri-Pierre André pour le service français

 

Reuters par Daniel Trotta

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